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La révolte de la rue peut-elle atteindre les monarchies arabes?

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Question n°2:

Est-ce que les régimes arabes de type monarchique sont actuellement immunisés contre la révolte de la rue arabe? Est-ce que leur nature, leur essence et leurs liens particuliers avec l'Occident les protègent de cette « contagion »?

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Voici vos réponses:

 

 


H. C.

Les monarchies arabes ne sont pas immunisées mais plus à l'abri d'un renversement immédiat. Car le peuple a tendance à considérer les gouvernements comme étant les fautifs de la débâcle et non le Roi. Moubarak essaie de se déporter sur une position de "Roi" en se délestant de son gouvernement.
En Algérie, l'armée tient la position de "Roi" et jette les présidents comme fusibles pour se maintenir. Les masses algériennes tombent facilement dans ce piège en se fixant, par commodité, sur le personnage de Bouteflika, certes responsable de bien de travers mais loin derrière la pseudo muette.
Le récent appel d'intellectuels algériens sollicitant l'aide de l'armée pour des changements, relève de la myopie politique.

Dans le cas de Moubarak, Israël a tout intérêt à le maintenir pour éviter l'émergence des "islamistes" ce qui permettrait, dans ce cas redouté, une continuité territoriale et idéologique avec le Hamas et donc une aide  plus conséquente de la part de l'Iran à ce mouvement.


L. B.

Les régions arabes de type monarchie sont immunisés avec des produits anti révolte différents à certain niveau.  Il y en a qui sont immunisés avec le produit muni d’une date de péremption arrivant à échéance.  Ces pays sont le Maroc et la Jordanie à titre d’exemple.

Les autres, tels que le Koweït, le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis sont immunisés par un antidote bien bâti et bien structuré.

Le peuple de ces monarchies ne vit pas la pauvreté, la hogra et l’oppression.  Par contre, ces peuples vivent le confort, la prospérité et la belle vie.  Il y a un certain partage de la richesse.  Trouvez-vous un ressortissant de ces pays à l’étranger comme immigrant?  Voilà l’antidote extraordinaire empêchant le peuple à se révolter contre le système.

« Daght youwalid al infijar »


B. M.

La réponse à ta 2e question pourrait être formulée comme suit:

1- Oui, car de plus en plus de monarques vont imiter Mohamed VI : la sensibilité (responsiveness) aux valeurs et pratiques que véhiculent les manifestants sera mise en œuvre à travers des changements gouvernementaux plus fréquents. Ainsi, les monarques paraîtront près des peuples (monarchie constitutionnelle) et leurs gouvernement aux service des deux (peuples et monarques) = Pouvoir + Populisme = une continuité dans l'exercice du pouvoir (le vrai) et une plus grande marge de manœuvre auprès des coalitions dominantes (Occident)

2- la marge de manœuvre des monarques face aux manifestants et aux cercles d'influence internationaux (G8, G20, Conseil de sécurité) dépendra de la dynamique de leur proximités (sensibilité) aux valeurs dominantes et aux revendications minimalistes des manifestants. Autrement dit, ils sauront naviguer entre populisme et coalition dominante (E-U / UK, FR. Al).

Conclusion : Dans les mois et années à venir, toutes les ''révolutions'' seront ''confisquées''... à moins que les manifestants renoncent d'eux même à une démocratie à l'occidentale.


M. B.

Je vais essayer de te répondre dans le tas et en fonction des données actuelles car l'actualité dans le monde arabe n'a peut-être jamais connu cette accélération des évènements.

Pour cette seconde question, la première monarchie où la contestation a déjà débutée depuis les dernières émeutes en Algérie est celle du royaume hachémite. Pour le moment elle est pacifique et non réprimée. Ses revendications sont plutôt économiques. Peut-être qu'elles connaîtront des développements si le Roi n'accède pas à la forte demande.

La deuxième monarchie est celle de nos voisins marocains qui je pense sera dévastatrice et violente si jamais elle sera allumée. En tous les cas, j'estime que la révolution passera par là où les inégalités sont flagrantes. Les infos d'aujourd'hui font état d'un rappel  de troupes stationnées au Sahara Occidental pour rejoindre Rabat et Casa en cas où l'étincelle jaillirait. Le Roi du Maroc est donc en alerte.

Les seules qui sont épargnées pour le moment sont les monarchies du Golfe mis à part l'Arabie Saoudite qui peut avoir des soucis si jamais elle ne livrait pas Ben Ali aux autorités tunisiennes lorsque la demande arrivera sur le Bureau du Roi saoudien..

Sauf si les monarchies du Golfe (le Roi d'Arabie est actuellement en convalescence au Maroc) sortent le portefeuille pour sauver les Alaouites et les Hachémites où une revendication de l'abolition de la monarchie peut survenir dans l'inertie d'un soulèvement et qui peut apporter beaucoup de bouleversements géopolitiques.

Je n'ai pas parlé des puissances étrangères qui protègent beaucoup plus les monarchies arabes. Mais la rue est en train de mener la danse. Elle en train de jouer un premier rôle par rapport au passé. Il y a les NTIC qui sont passés par là. Une arme américaine (Internet) aux mains des jeunes arabes mais qui peut bouleverser tous les plans machiavéliques que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur. On a vu comment des personnes censées être spécialistes en la matière se sont trompées dans leur analyse de la situation tunisienne (Antoine Sfeir, Ambassadeur de France en Tunisie, etc..). Donc même si les monarchies sont assurées de la protection américaine, ils ne peuvent par contre rien faire contre la rage des opprimés. L'histoire nous a tant donnés des leçons à méditer.


A. D.

Personnellement, je pense que le vent de la révolte est là et bien là. C'est pour moi un phénomène historique, c'est à dire transcendant toute prétention humaine - fut-elle celle des États-Unis et de la Chine réunis - à s'y opposer ou à en dévier le cours décrété par le Créateur. Je pense que dans deux trois ans maximum, ce vent de révolte pour l'honneur et la dignité va emporter tous les régimes arabes illégitimes, indignes, corrompus et traîtres - Monarchies et Républiques confondues- La sagesse des nations avancées, sera alors d'accompagner et d'aider, et non de s'opposer à ce vent de changement. L'Occident en particulier est moralement sommé de le faire, parce que précisément, il a été à l'origine depuis plus de deux siècles, des malheurs des peuples arabo-musulmans ; par la colonisation directe d'abord, puis par le truchement du système économique international qui a dangereusement aggravé la dégradation des termes de l'échange entre pays industrialisés et pays sous-développés ( pour ne pas utiliser l'expression hypocrite "en voie de développement"...).


A. Z.

Il faut le demander à Antoine Sfeir grand spécialiste de la sphère des connaissances.

Ceci dit,

Il me semble que depuis que la colère des peuples a fait tomber les régimes bien avant la révolution française les grands royaumes et les empires n'ont été ébranlés qu'en raison de leur vaste territoire impossible à gouverner et coupés du centre de décision; les forces de sécurité ne peuvent être partout en plus qu'elles sont elles-mêmes issues du peuple. (empire romain, byzantin, les califats, la Russie de Nicolas II, l'Inde, le colonialisme, etc..).

Quand un petit pays monarchique parait relativement stable - territoire peu étendu - il est soutenu  par les familles et les alliances et aussi par les confréries et autres zaouias qui font le relais avec les structures sociales souvent archaïques (politiques, économiques, culturelles).

Ça a marché quelques siècles où l'urbanisation était faible et les communications (information) inexistantes.

De nos jours les pays sont à 60% urbanisés, avec des villes modernes, l'accessibilité à l'information, la communication des idées, dense et aisée. La technologie et les médias ont permis une prise de conscience par les débats et les échanges.

La formation et l'éducation dans les écoles contribuent également à l'éveil de la jeunesse depuis le primaire.

D'un mot, nous entrons dans une ère ou l'individu est en train de prendre conscience de sa citoyenneté et de sa position dans la société (droits et devoirs).

Les monarchies, politiquement bien installées, ont déjà pris conscience de cela et se dirigent vers une constitutionnalité calculée. Hélas, ils ont tout dans le ventre et les coffres et rien dans la tête. Comme le peuple calcule aussi mais avec le ventre creux, son cerveau fonctionnera mieux.

Deux équations à résoudre avec la mécanique quantique!

N.B -Il est plus aisé de prendre le pouvoir en raison de mécanismes rodés que d'en sortir, même par la fuite à moins de brûler Rome. (pas de mécanisme). ( Relire Shakespeare)


K. K.

Un vent de liberté souffle sur le monde arabe et ne s'arrêtera que lorsque le dernier régime soutenu par l'Occident aura foutu le camp.

Comme la Chine s'est réveillée hier pour devenir une grande puissance, le monde arabe est en quête d'un renouveau, devenu plus que jamais inéluctable.

En effet, la marmite arabe est en ébullition depuis l'invasion de l'Irak (2003), les coups de force par Israël sur le Liban (2006) et de Ghaza depuis 2009 dont l'embargo porte l'empreinte de la complicité de certains pays arabes dits modérés, à leur tête Moubarak...

La colère des peuples arabes, à laquelle s'est ajoutée la mauvaise gouvernance, la corruption, le mépris, etc., est de nature à continuer la révolution tunisienne et égyptienne de Janvier, avec pour finalité de se débarrasser des autres dirigeants corrompus cooptés par l'Occident.

Les mots de : "Go out", "Rahil", "Dégage" reviennent comme une litanie dans la rue arabe et ceci est inscrit dans une logique certaine de l'histoire.

N'oublions pas que l'Amérique latine est passée par là, après un siècle de domination par l'Occident, faiseur de rois et de coups d'État, au mépris des aspirations de peuples totalement ignorés, infantilisés, écrasés et maltraités par des régimes sadiques et inhumains...

Donc, peu de pays arabes sont à l'abri de cette lame de fond qui s'agite des profondeurs de l'histoire dont tous les détergents sont mis sur la table pour le grand nettoyage, y compris dans les monarchies créées de toutes pièces et maintenus sur le trône par un Occident arrogant et dominateur (Arabie Saoudite, Jordanie, Koweït, etc.).

Le mal arabe est trop profond et la plaie trop puante pour que les peuples de cette riche contrée n'aient un haut le cœur salutaire, de nature à sauver l'honneur d'une grande civilisation appauvrie et salie, pendant un demi siècle, par des dirigeants trop préoccupés par pa préservation de leur fauteuil que les intérêts supérieurs de leur peuple.

Il faut dire aussi que ces dirigeants, adoubés par l'Occident, sont non seulement en dessous de tout au plan de la personnalité, de la formation et du caractère, ce qui nous explique pourquoi la plupart d'entre eux ont vendu leur âme au diable en bradant leur honneur et la dignité de leur pays, sacrifiés à l'autel du pouvoir qu'ils veulent garder à vie.

Certains dirigeants (Égypte, Libye, etc.) ont même longtemps caressé l'idée d'en faire hériter leur progéniture, avec la bénédiction des pays de la Déclaration universelles des droits et de l'homme et du citoyen...

Enfin, déjà pour la Tunisie et l'Égypte ce "rêve" vient de prendre fin en ce mois de janvier et de sales jours attendent d'autres régimes, à moins que ceux-ci ne songent, tant qu'il est encore temps, à une transition démocratique sans arrières pensées.

Mais comme ils sont trop imbus de leur personnage de contes des mille et une nuit et trop pris dans des rôles pathétiques et des statuts dérisoires fabriqués sur mesure par les grandes puissances occidentales, ils finiront par connaître le sort de Benali et des siens, dont on apprendra un jour prochain le jugement par des tribunaux populaires tunisiens...

Tous ceux qui n'ont pas reçu le message du changement démocratique véritable seront jugés dans un grand banquet de l'histoire arabe convoqué par leurs peuples en pleine renaissance politique de Tanger à Sanaa. "


A. H.

Rien n'immunise les régimes arabes de type monarchique contre la révolte de leurs populations tant rurales qu'urbaines.

Les causes comme les exigences qui les déterminent et engendrent leurs contradictions de fond étant identiques à celles qui caractérisent la situation des régimes arabes réputés abusivement républicains, les rois, émirs et autres régents autoproclamés du monde arabe et islamique sont sujet aux mêmes demandes libertaires et émancipatrices de type démocratique, et partant aux mêmes rejets populaires.

Leurs liens pas plus particuliers avec l'occident que ceux de ce dernier avec les régimes arabes républicains tout aussi dictatoriaux, ne les protègent nullement de la contagion qui interpelle au demeurant, et au même titre, les puissances occidentales qui se veulent les locomotives contemporaines pour plus de libertés, de démocratie et de droits de l'homme, pour un changement qualitatif ou pas dans les pays et sociétés politiquement fermés ou asservis.

Un changement de façade ou structurellement de fond en comble qui sera diversement apprécié selon les attentes des uns et des autres; dans un sens résolument révolutionnaire où plutôt dans une vision réformiste forcément étriquée.

Les peuples pourtant démunis de manière préalable ont malgré tout leur destin en main, et il n'est pas interdit d'espérer les voir enfin saisir la chance historique qu'une contagion en terme de rébellion populaire démocratique leur offrira ou pas, selon les cas d'espèces qui se révèleront au fil de l'actualité.


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La réponse à ta 2e série de questions pourrait être formulée comme suit:

 

1- Oui, car de plus en plus de monarques vont imiter Mohamed VI : la sensibilité (responsivness)aux valeurs et pratiques que véhiculent les manifestants sera mise en œuvre à travers des changements gouvernementaux plus fréquents. Ainsi, les monarques paraîtront près des peuples (monarchie constitutionnelles) et leurs gouvernement aux service des deux (peuples et monarques) = Pouvoir + Populisme = une continuité dans l'exercice du pouvoir (le vrai) et une plus grande marge de manœuvre auprès des coalitions dominantes (Occident)

 

2- la marge de manouvre des monarques face aux manifestants et aux cercles d'influence internationaux (G8, G20, Conseil de sécurité) dépendra de la dynamique de leur proximités (sensibilité) aux valeurs dominantes et aux revendications minimalistes des manifestants. Autrement dit, ils sauront naviguer entre populisme et coalition dominante (E-U / UK, FR. Al).

 

Conclusion : Dans les mois et années à venir, toutes les ''révolutions'' seront ''confisquées''... à moins que les manifestants renoncent d'eux même à une démocratie à l'occidental.

 

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