Hocine Bensaada répond à Mourad Dhina

Samedi, 06 Juin 2020 09:44 Ahmed Bensaada
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M. Dhina,

Dans votre vidéo datée du 4 juin 2020, vous avez essayé d’attaquer mon frère ainé, Ahmed, au sujet de son nouveau livre. Il m’a dit qu’il voulait vous répondre, mais j’ai insisté pour que je m’en charge moi-même.

Tout d’abord, je dois vous dire que je n’aime pas qu’on médise sur les gens. Surtout de la part de quelqu’un qui a les mains rouges et la langue fourchue, réminiscences de votre appartenance au FIS et au FIDA (Front islamique du djihad armé).

Et je n’aime pas tout particulièrement qu’on médise sur mon frère. Non seulement à cause du lien familial qui nous unit, mais parce qu’il a toujours été honnête, intègre et profondément amoureux de son pays. Notre honorable père nous a ainsi éduqué, lui qui a passé de nombreuses années de sa vie à enseigner le saint Coran dans les campagnes de notre si beau pays.

En me montrant la vidéo, il m’a expliqué que vous étiez, comme lui, physicien. Je lui ai alors posé les questions suivantes : comment un physicien, aussi brillant soit-il, peut parler d’un livre qu’il n’a pas encore lu? Pouvait-il, par exemple, tripatouiller l’espace-temps afin de consulter, à partir de la Suisse, un livre le premier jour de sa mise en vente à Alger? Ou peut-être aurait-il fait appel à la mécanique quantique et son fameux « effet tunnel »?

En guise de réponse, il se référa à la citation d’un célèbre physicien, un expert en la matière, M. Albert Einstein en personne: « Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine...mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue ».

Ah, ce sacré Einstein! Un vrai génie qui a réponse à tout.

Vous lui avez ensuite proposé d’écrire certains livres qui semblent vous intéresser. Mais, vous aussi, vous avez fait des études, n’est-ce pas? Pourquoi ne pas les écrire vous-même au lieu de radoter sur les médias sociaux comme un adolescent en mal de célébrité?

Mon frère a écrit un livre avec des dizaines de références consultables et des annexes bien fournies qui confirment ses dires. Pourquoi ne pas faire la même chose et prouver de la sorte que vous maîtrisez une quelconque langue tout en étant capable d’énoncer des idées et de les défendre?

Vous avez atteint le summum du ridicule lorsque vous lui avez d’abord « octroyé » le droit d’écrire pour ensuite l’accuser de travailler pour ce que vous appelez « le régime algérien ». Mais alors pour qui travaillait-il lorsqu’il a écrit son livre « Arabesque$ » sur le « printemps » arabe? Pour les « régimes » tunisien, égyptien, libyen, syrien ou yéménite?

Vous dites avoir des preuves. Où sont-elles? Vous le physicien, ne savez-vous pas que toute publication ne vaut rien sans ses références?

En fait, on se rend compte en vous écoutant que les gens comme vous ― qui ne travaillent que pour l’argent ― ne peuvent à aucun moment penser qu’il existe sur cette Terre des gens intègres, des électrons libres qui n’œuvrent et ne vivent que pour leurs idées. Cette conception de l’intellectuel vous dépasse car elle n’est pas incluse dans votre logiciel obsolète.

Quant à cette histoire de prise en charge pour passer dans une chaîne nationale, vous ne vous êtes même pas rendu compte qu’il était à Montréal et que ses interventions ont été faites par Internet. Est-ce de la mauvaise foi où avez-vous pris l’habitude de la prise en charge VIP par la chaîne Al Magharibia où vous habitez à temps partiel?

Contrairement à vous et malgré ses livres et ses centaines d’articles traduits en plusieurs langues, il n’a jamais été invité par France 24. Pourquoi cela? Parce que vous, vous servez la destruction des états-nations alors que lui les protège. Parce que lui est pour un Hirak algéro-algérien et vous pour un Hirak imaginé par des think tanks occidentaux. Parce que lui est pour un Hirak pacifique et rassembleur alors que vous pour un Hirak néfaste et destructeur.

Je vous mets au défi M. Dhina: demandez à vos amis de France 24 de l’inviter dans le même plateau que vous, pour un débat contradictoire.

Je ne veux pas clore cette lettre avant de vous donner quelques petites informations anodines.

Je suis mort en 1994 alors que je n’avais que 21 ans. Pourtant j’avais plein de rêves et je m’imaginais vivre et grandir avec mon frère et toute ma famille. Comme tout jeune, je rêvais de fonder une famille, d’avoir une douce épouse et beaucoup d’enfants. Voir fleurir les printemps et cueillir les automnes. Voir vieillir mes parents et grandir mes enfants.

Vivre, tout simplement.

J’ai malheureusement été assassiné par vos amis terroristes islamistes lorsque j’accomplissais mon service national. J’ai été criblé de balles par vos acolytes qui ne nous ont laissé aucune chance, mes amis et moi. Ils nous ont volé nos vies, nos espoirs et nos rêves.

Depuis 1994, mon frère, mes parents et toute ma famille sont toujours en deuil. C’est pour cela que lorsque vous débitez vos logorrhées dans vos vidéos, ce ne sont pas des mots qui sortent, mais des croassements macabres et lugubres qui se répandent en écho jusqu’au fin fond du cyberespace.

Je suis mort M. Dhina, mais mon âme vous hantera jusqu’à la fin des temps. Vous et vos semblables.

 

Hocine Bensaada

1973-1994

M. Dhina,

Dans votre vidéo datée du 4 juin 2020, vous avez essayé d’attaquer mon frère ainé, Ahmed, au sujet de son nouveau livre. Il m’a dit qu’il voulait vous répondre, mais j’ai insisté pour que je m’en charge moi-même.

Tout d’abord, je dois vous dire que je n’aime pas qu’on médise sur les gens. Surtout de la part de quelqu’un qui a les mains rouges et la langue fourchue, réminiscences de votre appartenance au FIS et au FIDA (Front islamique du djihad armé).

Et je n’aime pas tout particulièrement qu’on médise sur mon frère. Non seulement à cause du lien familial qui nous unit, mais parce qu’il a toujours été honnête, intègre et profondément amoureux de son pays. Notre honorable père nous a ainsi éduqué, lui qui a passé de nombreuses années de sa vie à enseigner le saint Coran dans les campagnes de notre si beau pays.

En me montrant la vidéo, il m’a expliqué que vous étiez, comme lui, physicien. Je lui ai alors posé les questions suivantes : comment un physicien, aussi brillant soit-il, peut parler d’un livre qu’il n’a pas encore lu? Pouvait-il, par exemple, tripatouiller l’espace-temps afin de consulter, à partir de la Suisse, un livre le premier jour de sa mise en vente à Alger? Ou peut-être aurait-il fait appel à la mécanique quantique et son fameux « effet tunnel »?

En guise de réponse, il se référa à la citation d’un célèbre physicien, un expert en la matière, M. Albert Einstein en personne: « Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine...mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue ».

Ah, ce sacré Einstein! Un vrai génie qui a réponse à tout.

Vous lui avez ensuite proposé d’écrire certains livres qui semblent vous intéresser. Mais, vous aussi, vous avez fait des études, n’est-ce pas? Pourquoi ne pas les écrire vous-même au lieu de radoter sur les médias sociaux comme un adolescent en mal de célébrité?

Mon frère a écrit un livre avec des dizaines de références consultables et des annexes bien fournies qui confirment ses dires. Pourquoi ne pas faire la même chose et prouver de la sorte que vous maîtrisez une quelconque langue tout en étant capable d’énoncer des idées et de les défendre?

Vous avez atteint le summum du ridicule lorsque vous lui avez d’abord « octroyé » le droit d’écrire pour ensuite l’accuser de travailler pour ce que vous appelez « le régime algérien ». Mais alors pour qui travaillait-il lorsqu’il a écrit son livre « Arabesque$ » sur le « printemps » arabe? Pour les « régimes » tunisien, égyptien, libyen, syrien ou yéménite?

Vous dites avoir des preuves. Où sont-elles? Vous le physicien, ne savez-vous pas que toute publication ne vaut rien sans ses références?

En fait, on se rend compte en vous écoutant que les gens comme vous ― qui ne travaillent que pour l’argent ― ne peuvent à aucun moment penser qu’il existe sur cette Terre des gens intègres, des électrons libres qui n’œuvrent et ne vivent que pour leurs idées. Cette conception de l’intellectuel vous dépasse car elle n’est pas incluse dans votre logiciel obsolète.

Quant à cette histoire de prise en charge pour passer dans une chaîne nationale, vous ne vous êtes même pas rendu compte qu’il était à Montréal et que ses interventions ont été faites par Internet. Est-ce de la mauvaise foi où avez-vous pris l’habitude de la prise en charge VIP par la chaîne Al Magharibia où vous habitez à temps partiel?

Contrairement à vous et malgré ses livres et ses centaines d’articles traduits en plusieurs langues, il n’a jamais été invité par France 24. Pourquoi cela? Parce que vous, vous servez la destruction des états-nations alors que lui les protège. Parce que lui est pour un Hirak algéro-algérien et vous pour un Hirak imaginé par des think tanks occidentaux. Parce que lui est pour un Hirak pacifique et rassembleur alors que vous pour un Hirak néfaste et destructeur.

Je vous mets au défi M. Dhina: demandez à vos amis de France 24 de l’inviter dans le même plateau que vous, pour un débat contradictoire.

Je ne veux pas clore cette lettre avant de vous donner quelques petites informations anodines.

Je suis mort en 1994 alors que je n’avais que 21 ans. Pourtant j’avais plein de rêves et je m’imaginais vivre et grandir avec mon frère et toute ma famille. Comme tout jeune, je rêvais de fonder une famille, d’avoir une douce épouse et beaucoup d’enfants. Voir fleurir les printemps et cueillir les automnes. Voir vieillir mes parents et grandir mes enfants.

Vivre, tout simplement.

J’ai malheureusement été assassiné par vos amis terroristes islamistes lorsque j’accomplissais mon service national. J’ai été criblé de balles par vos acolytes qui nous ont laissé aucune chance, mes amis et moi. Ils nous ont volé nos vies, nos espoirs et nos rêves.

Depuis 1994, mon frère, mes parents et toute ma famille sont toujours en deuil. C’est pour cela que lorsque vous débitez vos logorrhées dans vos vidéos, ce ne sont pas des mots qui sortent, mais des croassements macabres et lugubres qui se répandent en écho jusqu’au fin fond du cyberespace.

Je suis mort M. Dhina, mais mon âme vous hantera jusqu’à la fin des temps. Vous et vos semblables.

Hocine Bensaada

1973-1994